Les ressources humaines : charges ou actif de l’entreprise ? Le constat est historiquement unanimement partagé : depuis le « ...
Les ressources humaines : charges ou actif de l’entreprise ?
Le constat est historiquement unanimement partagé : depuis le « il n’est de richesse que d’hommes » de Jean Bodin, philosophe de l’économie au XVIème siècle, jusqu’à la théorie moderne du capital humain qui valut le prix Nobel de l’économie à leurs auteurs Schultz et Becker, l’importance du facteur humain dans la performance et la croissance des entreprises n’a cessé de faire l’unanimité. Et pourtant, la valorisation de l’apport humain à la richesse des entreprises reste inversement proportionnelle à sa prise en compte réelle dans les comptes censés traduire sa performance.
Loin pour la dimension humaine d’être considérée comme une richesse pour l’entreprise, les mots pour la qualifier et la traiter laissent rêveurs : coûts salariaux, ETP, charges sociales, comptes formation…. Autant de consonances lourdes de contraintes plus que d’opportunités et qui appellent au Cost Killer plutôt qu’au visionnaire valorisant un portefeuille de talents.
Et pourtant, ce sont bien ces talents qui constituent la vraie richesse de l’entreprise et en représentent l’actif immatériel le plus précieux, au sens comptable : « un élément identifiable du patrimoine de l’entité ayant une valeur économique positive pour cette dernière, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’évènements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs ».
A l’instar des clubs de foot, il conviendrait donc de faire apparaître cet actif au capital. D’autant qu’à la différence des autres actifs, il ne se déprécie pas dans le temps, mais au contraire s’apprécie au regard de l’expérience, les formations acquises et l’engagement au service de la performance. Or, on constate aujourd’hui que cet actif, loin d’être valorisé, ne cesse d’être déprécié : recrutements ratés, management inadapté, désengagement, mal être, absentéisme …etc.
L’évaluation de cet actif immatériel, pour imparfait qu’il soit, permettrait d’évaluer les entreprises à leur juste valeur, actuelle et en devenir, et pourrait donner lieu à un rating basé sur sa valorisation ; avec classement des entreprises les plus performantes, et critères d’appréciation justifiant des investissements ou des levées de fonds, au-delà des règles financières et comptables actuelles ; sans compter l’impact des valorisations collatérales telles que l’image commerciale de l’entreprise, sa marque employeur, la mobilisation des potentiels..etc.
Au-delà de la considération sociétale, c’est de la création de valeur dont il est question et de sa prise en compte pour de nouvelles dynamiques d’entreprise.
Pour que batte le cœur des entreprises.
Par dominique testart.