Par Olivier Petit, co-fondateur de TOD A bien y réfléchir, je constate que l’on s’est toujours plaint d’une pénurie de talents ...
Par Olivier Petit, co-fondateur de TOD
A bien y réfléchir, je constate que l’on s’est toujours plaint d’une pénurie de talents pour des raisons très variées selon les époques. Par exemple, certains métiers manuels ont été délaissés par suite de la désindustrialisation du pays et des formations abandonnées faute de débouchés, ce qui pénalise les entreprises « survivantes », indispensables pour réduire notre dépendance en période de crise comme nous venons de le constater récemment. Mais il en est de même pour des secteurs où, a contrario, on n’a pas du tout anticipé les besoins considérables qui seraient nécessaires à suivre le rythme de développement pour ne pas être dépassé par les concurrents. Mais est-ce que tout le monde est bien à sa place ?
Fondamentalement, je crois que l’on traîne deux boulets considérables qui nous confortent dans l’absurdité dans laquelle nous nous retrouvons :
- Le personnel d’une entreprise dans son entièreté est considéré comme une charge sur un plan financier et comme une ressource naturelle, façon pétrole, charbon, gaz… de la même manière que l’on refait le plein de son réservoir de voiture, on recrute pour remplacer, compléter ou développer ses équipes à condition qu’il y ait des ressources humaines disponibles.
- Notre système éducatif tout comme les organismes de formation proposent des filières où on ne veut « voir qu’une tête », idéalement bien remplie et bien formée, apte à produire et dont on pourra être fier du taux d’employabilité. On occulte totalement le fait que chaque individu est unique, avec des valeurs et des qualités comportementales propres.
Depuis quelques années, j’échange régulièrement avec des étudiants désemparés, perdus dans la jungle des formations, des apprentissages, des offres d’emploi mais également avec des salariés ayant des années d’expérience dans un métier, un secteur d’activité dans lequel ils ne se reconnaissent pas, s’ennuient voire plus. Le dernier Baromètre du bien-être mental, qui relève qu’un salarié sur deux éprouve une difficulté psychologique, n’est malheureusement pas surprenant.
Il y a donc urgence à valoriser réellement le capital humain pour stopper ce gâchis de talents. Tout existe pour y parvenir pour peu que la valeur courage revienne au gout du jour.
En effet, à l’heure ou l’inclusion et la diversité doivent faire l’objet d’engagements RSE pour être pris en compte par les entreprises, une solution simple et efficace consiste à amener chaque individu, chaque étudiant, chaque candidat, chaque collaborateur… à exprimer librement ses aspirations et révéler ses qualités comportementales naturelles en sus de ses formations, compétences et autres expériences.
Et ensuite me direz-vous ? Nous les placerons en face des formations ou des emplois qui nécessitent ces qualités et que l’on peut également qualifier précisément en fonction des contextes. Nous avons la démonstration tous les jours de personnes qui aiment réellement ce qu’elles font et qui s’y épanouissent sans considérer leur travail comme une corvée.
Alors oserez-vous enfin prendre le taureau par les cornes pour transformer un monde du travail déshumanisé en un monde ou les personnes seraient fières de qui elles sont vraiment, qui seraient employées et rémunérées pour leurs qualités naturelles et pas seulement positionnées dans des cases d’organigrammes uniquement pour leurs compétences et expériences ? Être au lieu de paraître…
Par Marie Dubois.